Les trois demoiselles
Les mégalithes du Golfe du Morbihan

Les mégalithes de Sarzeau

Sarzeau possède un riche patrimoine mégalithique dont le menhir de Kermaillard, exceptionnel par ses gravures et par sa taille, est le fleuron. Le quartier de Brillac est particulièrement intéressant car il conserve de nombreux dolmens en plus ou moins bon état. À Kerblay, le dolmen de Men Heol est un monument original qui fit couler beaucoup d’encre notamment au XIXe siècle. Il faut aussi mentionner à Penvins un ensemble mégalithique qui a la caractéristique – unique dans le Golfe du Morbihan – d’être construit en blocs de quartz blanc.


Le dolmen du Becudo

Ce monument très chamboulé présente la particularité d’être uniquement constitué de blocs de quartz blancs, ce qui est unique dans la région pour un dolmen. Treize pierres subsistent, dont neuf pourraient être des orthostates du couloir et trois autres celles de la chambre. Un bloc isolé au nord serait une table de couverture. Situé sur un terrain appartenant à la mairie, l’ensemble mégalithique a bénéficié de plusieurs débroussaillages mais demeure inaccessible au public.

Le dolmen de Bécudo
Le dolmen de Bécudo

Le menhir de Men Guen (la pierre blanche)

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Aujourd’hui perdu dans les fourrés, juste au nord du chemin du mur du Roy, ce menhir de 2m de haut est l’ultime vestige d’un alignement : tous ses compagnons ont été abattus. À l’Est de ce menhir gisent trois blocs de quartz dont deux en place, tandis qu’au Nord-Ouest se trouvent d’autres blocs perdus dans le landier.

Les trois demoiselles

Face à la plage de Penvins, trois menhirs de quartz abattus sur l’estran par la remontée des eaux forment un groupe singulier. S’agit-il d’un alignement ou d’un dolmen ruiné ?

Les trois demoiselles
Les trois demoiselles

Le menhir de la Truie

Sur un plateau rocheux à plus de trois cents mètres des côtes est couché un grand menhir de 5m80 de long visible à marée basse. Sa fosse de calage devait se situer à son extrémité Ouest. Drôle de nom pour un menhir qui se baigne dans l’océan plusieurs fois par jour au rythme des marées ! Celui-ci proviendrait de sa ressemblance pour les navigateurs à une truie couchée sur le flanc.

Le menhir de la Truie
Le menhir de la Truie

Le menhir de Cohporh

Cet énorme bloc de quartz blanc de 3m50 de haut, dépourvu de façonnement, se cache au milieu d’un landier ; un petit chemin permet d’y accéder.

Le menhir de Cohporh
Le menhir de Cohporh

Le tumulus de Bellevue

Aujourd’hui disparu, ce tumulus a été fouillé partiellement en septembre 1864 par une équipe menée par le Dr Closmadeuc. Le monument faisait 12m de diamètre et 3m50 de haut. La fouille révéla un tertre fait de pierre et de terre qui abritait en son centre une couche de terre compacte avec des fragments de charbon et de granite rougis par l’action du feu (d’après le Dr Closmadeuc). Aucune crypte et aucun mobilier ne furent découverts hormis trois perles dont deux étaient en verre. L’analyse de la terre charbonnée révéla des grains de poussière osseuse.
Le tumulus était proche « d’un beau menhir debout ». Il pourrait s’agir du menhir de Cohporh situé non loin du hameau de Bellevue.

Le menhir de Bodérin

Sur la route menant de Sarzeau à Penvins, non loin du village de Bodérin, vous pouvez rencontrer un petit menhir de 1m10 de haut qui est occupé à regarder passer les voitures depuis une centaine d’années.

Le menhir de Bodérin
Le menhir de Bodérin

Le dolmen de Men Heol

Ce dolmen est l’un des mégalithes les plus originaux de Sarzeau. Cette originalité vient en grande partie de sa table de couverture qui est une grande stèle de 6 mètres de long couverte de 70 cupules sur sa face visible. Ce grand bloc, grossièrement cylindrique, est en partie entouré de pierres modestes dont certaines ont partiellement été brisées en 1820 lors d’une fouille (précision apportée par M. Cayot-Délandre dans son ouvrage publié en 1847). Celles-ci sont si petites qu’il semble difficile d’imaginer qu’elles aient pu supporter la stèle. C’est pourquoi on s’est longtemps demandé s’il s’agissait d’un dolmen ruiné ou d’un menhir couché. L’hypothèse du dolmen semble la plus vraisemblable. Aujourd’hui, il ne reste des orthostates que deux pierres bien visibles à l’une des extrémités de la dalle de couverture et trois autres quasiment enterrées sur le côté Est. À ces cinq orthostates, il faut ajouter une autre pierre gisant à quelques mètres à l’ouest du monument. Sous la grande stèle, un espace vide est visible proche des trois orthostates enterrés (peut être s’agit-il du reste de la chambre presque entièrement comblée).

Le dolmen de Men Heol
Le dolmen de Men Heol

Le dolmen du Trest

De ce dolmen, il ne reste aujourd’hui plus de traces. Il est cependant évoqué succinctement par Adrien Régent dans son livre paru en 1902. Le dolmen déjà ruiné se trouvait à l’Est du Trest au milieu d’un champ nommé le Marec. Un ancien plan suggère qu'il s'agissait d'une allée couverte orientée Nord-Nord-Ouest/Sud-Sud-Est.

La pierre de Men Beniguet (la pierre Benite)

Détruite dans les années 1980, cette pierre de 2m50 de long pour 1m60 de large probablement en quartzite possédait plusieurs cupules sur sa face supérieure. Elle se situait dans le parc le long de l’actuelle rue de Men Beniguet à Saint-Jacques. Il pourrait s’agir du dolmen ruiné du même nom mentionné à Prat Fetenn par Cayot-Délandre dans son ouvrage « Le Morbihan, son Histoire et ses Monuments ».

Le tumulus du Patis

Le tumulus du Patis est un monument discret, tellement discret qu’il ne fut découvert qu’en 2016. Ce tertre peu élevé, aujourd’hui recouvert de broussailles, se situe dans une propriété de la rue Adrien Régent. Seuls restent discernables deux imposants monolithes de quartzite (visibles du trottoir) à l’extrémité Est de ce tumulus allongé. Un certain nombre de moellons de granite émergent du tertre légèrement bombé.

Le tumulus du Patis
Le tumulus du Patis

Les menhirs des Masses

Deux pierres gisent dans le jardin d’une propriété de la rue Kerthomas. Elles font toutes deux environ 5m de long. Si la plus grande des pierres semble bien être un menhir couché, la seconde est plus énigmatique du fait de sa forme hexagonale, qui la prête peu à avoir été dressée. Dans son livre sur la presqu’île de Rhuys, Adrien Régent écrit que cette dalle est une table de dolmen et que le menhir gisant à coté aurait sans doute été déplacé.

Plan des menhirs des Masses
Plan des menhirs des Masses

Les menhirs du Bas Bohat

Dans un camping, un petit bois renfermerait deux pierres qui ont toujours été décrites comme des menhirs couchés. Elles feraient 4m de long pour 0,80m de large.

Les blocs du Fournevay

Au Nord-Ouest du Fournevay, le long du GR34, on peut apercevoir un groupe de six gros blocs en bordure du champ. Trois d'entre eux font plus d'un mètre de long. Tous les blocs sont couchés et ont très probablement été déplacés (un seul pourrait avoir conservé son emplacement d’origine). La forme des plus gros blocs fait penser qu'il pourrait s'agir d'anciens menhirs.

Les blocs du Fournevay
Les blocs du Fournevay

Le dolmen de Gradavad

Ce dolmen atypique était recouvert d’un tertre de 6m de diamètre et de 2m de hauteur. La fouille de ce tumulus par le docteur Passillé en 1886 mena à la découverte de trois pierres alignées sur un axe Est-Ouest. Le déplacement de ces pierres permit de mettre à jour une chambre muraillée formant un espace ovale de 3m25 pour 1m80. Ces trois pierres furent sans doute transportées dans une propriété voisine et réassemblées pour former le petit néo-dolmen – composé d’un unique trilithe – que l’on peut voir de nos jours.

Le dolmen de Lannek er Men (Brillac)

Restauré en 1936 par Zacharie Le Rouzic, ce dolmen passe pour être le plus beau de Sarzeau. Avant ces restaurations, le monument était assez ruiné comme en témoignent quelques cartes postales et photographies : seule une table de couverture et quatre orthostates formant le couloir actuel étaient en place ainsi que la dalle de pavement de la chambre. Les pierres qui forment de nos jours la chambre du dolmen étaient alors couchées ou avaient basculé. Compte tenu de l’état de ruine du monument, on peut se demander si l’emplacement des pierres après restauration correspond exactement au plan initial de la chambre.
Aujourd’hui, le dolmen possède onze orthostates et fait trois mètres de long. Un couloir très court mène à une chambre funéraire de forme rhombique [losange]. Le chevet présente l’originalité d’être formé par deux orthostates disposés en angle. Le côté Nord-Ouest de la chambre est constitué d’une double rangée de piliers. La chambre est dallée avec une pierre comportant une cupule. Le dolmen est entièrement recouvert par deux dalles. Une autre pierre gît devant l’entrée du monument (elle était déjà à cette place avant les restaurations). Bien qu'elle semble placée sur chant, on peut émettre l'hypothèse qu'il s'agit d'une dalle de couverture située initialement à l'entrée du couloir du dolmen. En effet, on peut imaginer que le début du couloir était fait en pierres sèches. Celui-ci aurait alors disparu comme le reste du cairn qui ceinturait jadis le dolmen. La table de couverture se serait alors effondrée et aurait fini dans cette position devant le reste de couloir du dolmen. Cette hypothèse présente l'avantage d'expliquer pourquoi ce bloc se situe à cette place assez étrange, en s'appuyant sur le fait que la longueur de couloir visible aujourd'hui est anormalement courte. Cependant cette suposition s'accorde assez mal, sans être réfutée pour autant, par le fait que cette pierre est posée sur chant.

Le dolmen de Brillac
Le dolmen de Brillac

Le coffre de l'île Stibiden

Sur l’île Stibiden, un petit coffre se cache à l’intérieur d’un cairn circulaire datant sans doute du néolithique final. Sa dalle de couverture en quartzite contraste avec les orthostates en granite.

Le dolmen de l'île Govihan

Dans la partie nord de l’île Govihan subsiste un dolmen à couloir assez ruiné,enserré dans un cairn. La chambre est décentrée par rapport à l‘axe du couloir. L’originalité du monument tient à la présence, dans la partie Est du cairn, d’une stèle dressée de 1m20 qui pourrait être antérieure au dolmen.

Le dolmen du Vondre

De nos jours situé dans un parc privé, le dolmen du Vondre est néanmoins bien visible du chemin longeant la propriété. Il est hélas en mauvais état : une grande table de couverture est effondrée et brisée en deux. Autour de celle-ci cinq orthostates en place délimitent une chambre d’environ quatre mètres de diamètre. Autour du dolmen se trouvent d‘autres pierres dont certaines seraient issues d’aménagements ultérieurs ou d’origine naturelle. Malgré cet état assez dégradé, ce dolmen reste néanmoins imposant en raison de sa grande dalle de couverture.

Le dolmen du Vondre
Le dolmen du Vondre

Le tertre de la pointe de l'Ours

Au sommet d’une colline proche la pointe de l’Ours subsiste un cairn sans doute fouillé. Dans une dépression, il y aurait plusieurs dalles dont une dressée. S’agit-il des restes d’un dolmen ?

Le dolmen et le tertre du Brehuidic

Au hameau de Brehuidic, sur une hauteur dominant le golfe du Morbihan, la construction d’une villa en 1987 amena à la découverte d’un dolmen inconnu qui fit l’objet d’une fouille de sauvetage menée par J. Le Cornec. De ce monument fort ruiné, il restait le début du couloir formé initialement de six orthostates et d’une maçonnerie de pierres sèches ; l’autre extrémité du monument était moins bien conservée. Sur le côté sud, le dolmen possédait peut-être une cellule latérale. Le fond de la sépulture était délimité par une intéressante dalle plantée obliquement : il pourrait s’agir d’une stèle anthropomorphe, comme le donne à penser la présence d’un rostre arrondi mis en valeur par une paire de cupules. Le cairn n’était conservé – au mieux – que sur deux parements. Ses limites, qui n’ont pu être observées qu’au niveau de l’entrée et du côté Nord évoquent – en admettant une symétrie des deux côtés du dolmen – un cairn quadrangulaire de 6 mètres de largueur. Ainsi, du fait des maigres vestiges architecturaux, il est difficile de savoir précisément à quel type de sépultures se raccrochait ce dolmen. On peut émettre l’hypothèse qu’il s’agissait d’une allée couverte.
Un riche mobilier a été recueilli dans le couloir (des céramiques, du matériel lithique et un élément de parure) permettant de déterminer que la période d’occupation du dolmen s’étend du néolithique moyen au campaniforme [IIIe millénaire avant J.-C.].
Sur la parcelle voisine, où l’on aperçoit un moulin, subsiste un tertre quadrangulaire tronqué et peu élevé. On ne peut savoir s’il avait une relation avec le dolmen voisin. Au sud du dolmen, un gros bloc – plusieurs fois déplacé au gré des constructions – se trouvait initialement à l’endroit où se dresse aujourd’hui le moulin.

Plan du dolmen du Brehuidic à l'issue des fouilles de sauvetage

Plan du dolmen du Brehuidic à l'issue des fouilles de sauvetage


Les menhirs de Kerbigeot

Situé non loin d’une ancienne carrière, cet ensemble est composé d’une unique pierre dressée et de blocs renversés formant plus ou moins une ligne Nord-Sud. Le menhir encore debout est de forme cubique et mesure 1m20 de haut. On remarque deux blocs au sud, dont un de bonne taille qui semble être un menhir renversé. Au nord du menhir dressé gisent deux autres pierres imposantes à demi enterrées qui pourraient aussi être des menhirs couchés. En 1902, Adrien Régent mentionne « six quartiers de roches » autour du menhir et non pas quatre, ce qui laisse supposer que l’ensemble était jadis plus important.

Plan des menhirs de Kerbigeot
Plan des menhirs de Kerbigeot

L'allée couverte du Clos Rhodu (le Riellec)

Cette allée couverte de 9m50 de long pour environ 1m de large possède encore 11 orthostates et une dalle de couverture. Une seconde dalle qui gisait dans le champ voisin a été poussée sur le dolmen par l’agriculteur. À 60m de cette allée couverte, Adrien Régent mentionnait (en 1902) un menhir de 3m de hauteur aujourd’hui disparu.

Le menhir du "Fuseau de la Jeannette" (Largueven)

Proche du hameau de Larguéven en Saint-Gildas et au bord de la D780, se trouve un grand menhir couché. Celui-ci fait un peu plus de 5m de long et est surnommé « Le fuseau de la Jeannette ». La surface de ce monolithe semble avoir été régularisée et possède au moins trois cupules sur son flanc nord.

Le menhir du Fuseau de Jeannette
Le menhir du Fuseau de Jeannette

La découverte de Largueven

En 1808, un dépôt de haches polies fut découvert à proximité du menhir du « Fuseau de la Jeannette ». Plusieurs auteurs, dont le chanoine Mahé et F-M. Cayot-Délandre, en font mention. En 1938, Louis Marsille publie un article dans le bulletin de la société polymathique du Morbihan où il compare ces-dits témoignages assez divergents. Les haches polies étaient au nombre de vingt-quatre et taillées dans de la jadéite probablement originaire du mont Viso dans les Alpes italiennes. Ces auteurs s’accordent sur le fait que le travail de polissage est parfait et que quelques haches sont percées près de la pointe. Celles-ci étaient disposées de manière ordonnée sous un rocher (un menhir ?) soit en cercle [selon le chanoine Mahé] soit rangées symétriquement [d’après Cayot-Délandre].


Le menhir de Kermaillard

Ce beau menhir a longtemps été connu comme étant une grosse pierre couchée de forme bombée couverte de cupules, ce qui lui valut le surnom de « La motte de beurre ». Suite à la découverte accidentelle de gravures sur sa face enterrée, il fut relevé dans sa fosse de calage d’origine en 1988. En 2016, un relevé précis a été réalisé à l’aide d’enregistrements 2D et 3D, menant à la découverte de nouveaux signes gravés et à une meilleure compréhension des compositions des gravures.
Cette stèle est aujourd’hui le plus haut menhir de la presqu’île avec une hauteur avoisinant les cinq mètres. Deux faces opposées, l’une bombée et l‘autre plane, avec chacune leur propre composition de signes gravés lui confèrent un intérêt exceptionnel. Sur la face plane trois gravures se suivent horizontalement (de gauche à droite, dans le sens où les signes ont été gravés : une hache au manche crossé, un quadrilatère et un croisant dont l’une des extrémités vient toucher l’un des coins du quadrilatère). Le croissant et le quadrilatère peuvent être interprétés comme la représentation d’une embarcation sans équipage touchant un espace terrestre. Les gravures de la face bombée sont bien plus difficiles à repérer du fait de l’exposition de cette face à l’air libre pendant plusieurs millénaires. On peut tout d’abord deviner un cétacé soufflant par son évent, au-dessus duquel est figurée une crosse ; ensuite, il existe des lignes courbes parallèles gravées en haut de la stèle ; enfin on remarque une soixantaine de cupules qui sont postérieures aux autres signes gravés. La fosse de calage réalisée à l’époque néolithique semble ne pas avoir été assez profonde, ce qui a mené à la chute du monolithe sans doute peu de siècles après son érection ; la fosse creusée pour le relevage effectué en 1988 l’est davantage.

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Face plane du menhir de Kermaillard
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Face bombée du menhir de Kermaillard
Le menhir de Kermaillard
Le menhir de Kermaillard

Une remarquable concentration de menhirs autour du village du Net

À cheval entre les communes de Sarzeau et de Saint-Gildas se trouve un ensemble de huit menhirs, auxquels il faut ajouter l’enceinte mégalithique du grand Rohu et les nombreux monolithes disparus plus ou moins anciennement (voir la section sur les menhirs enterrés et disparus dans la page consacrée à Saint-Gildas). Ces menhirs se situent autour d’une zone d’étranglement où la presqu’île est la moins large. Bien que le niveau de la mer ait remonté depuis le néolithique, cette caractéristique était déjà observable à cette lointaine époque, et c’est peut-être la raison pour laquelle les hommes du néolithique ont privilégié cette zone pour l’érection de leurs monuments. Les menhirs sont disposés de part et d’autre de cette zone remarquable. Il parait probable qu’à l’origine l’ensemble de ces stèles formaient un groupe cohérent et organisé, caractéristiques peu perceptibles de nos jour à cause des arbres et des maisons qui empêchent la vue de porter vers les autres sites : chaque site paraît donc isolé. À ce vaste ensemble, il convient d'ajouter la découverte récente des vestiges d'un probable grand champ d'alignements mégalithiques à Porh Nèze en Arzon : ce site comporte plusieurs centaines de petits monolithes répartis en différentes files parallèles sur 130m de longueur au minimum et un peu moins de 25m de largueur.


Le dolmen d'Er Le (Kermaillard)

Ce dolmen à couloir fut fouillé par Z. Le Rouzic le 23 octobre 1911. Dans un reste de tumulus (L=12m, l=10m, h=1,5m) qui donna d’ailleurs son nom au site (Er Lé : le talus), Le Rouzic découvrit le reste d’un dolmen à couloir avec cinq supports en place pour la chambre et trois pour le couloir. La chambre du dolmen conservait une partie de son dallage d’origine en pierres plates. Le mobilier découvert est assez pauvre : quelques fragments de poteries et trois éclats de silex. Dans la partie nord du tumulus, plusieurs autres blocs – enfouis – étaient alignés et semblaient indiquer le reste d’un second dolmen (selon Le Rouzic). Aujourd’hui, le monument est très ruiné et divisé par un grillage entre deux propriétés ; seuls subsistent les cinq supports de la chambre et une pierre provenant – peut-être – du couloir. Les orthostates de la chambre – qui semblent en place – permettent de supposer que le monument se composait d’une chambre d’assez grande dimension, de forme probablement rectangulaire, sans doute précédée d’un couloir orienté vers le Sud-Est (caractéristique que l’on retrouve dans la plupart des dolmens de la région). Deux des orthostates de la chambre possèdent des gravures : certaines avaient déjà remarquées par Le Rouzic, d’autres furent découvertes et relevées en 1970 par E. Shee-Twohig et J. Le Cornec. On peut comparer les lignes serpentiformes d’un des supports à certaines gravures du dolmen III A du cairn de Petit Mont. Au nord des vestiges du dolmen, les restes bouleversés du tumulus forment un monticule.

Le dolmen d'Er Le
Le dolmen d'Er Le

Autres mégalithes

À tous ces monuments, il faut ajouter ceux mentionné dans les inventaires du XIXe dont on ne trouve plus traces aujourd’hui. L’édition de 1843 du Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne de Ogée et Marteville, signale un dolmen entre Suscinio et Lan-Hoedic et un petit tumulus au nord du Bois de la Cour à Penvins. On mentionne aussi un menhir non loin Kerhouet qui demeure introuvable. Enfin une gravure publiée dans « L’art National » en 1843 représente un menhir de plus de deux mètre de haut proche du château de Suscinio. Fantaisie de l’artiste ou menhir disparu ?

Sources