Le dolmen de Men Heol
Les mégalithes du Golfe du Morbihan

Le Golfe du Morbihan (« Petite mer ») est un lieu exceptionnel tant par la beauté de ses paysages que par les nombreux mégalithes qui parsèment ses îles et ses rivages. Certains d’entre eux figurent parmi les mégalithes les plus célèbres de France voire du monde (tels le cairn de Gavrinis et les enceintes d’Er Lannic). Cependant ce patrimoine est loin de se limiter à ces sites emblématiques : nombre de monuments plus discrets méritent eux aussi d'être connus.
La vocation de ce site est donc de vous présenter, à terme, l’ensemble des mégalithes qui parsèment (ou ont parsemé) le Golfe du Morbihan.

Généralités sur le mégalithisme

Le mégalithisme est intimement lié à l’histoire des premiers agriculteurs qui peuplèrent la Bretagne durant le néolithique. Ceux-ci érigèrent des tombes pour leurs morts et certains monuments dont la signification est plus obscure. Il en découle que l’on rencontre deux grandes catégories d’édifices : les sépultures et les monuments « cultuels ».

Les Sépultures

Les Dolmens

Lorsque l’on évoque un dolmen, on se représente souvent à tort l’image d’une pierre plate monumentale posée sur trois pierres dressées. Or il s’agit en réalité d’un monument plus complexe, constitué d’un couloir menant à une chambre funéraire au plafond plus élevé, le tout enfoui initialement sous un cairn – si le dolmen est recouvert de pierres sèches – ou sous un tumulus – s’il est recouvert de terre ou d’autres matériaux. Le couloir et la chambre sont structurés généralement d’orthostates (pierres verticales) sur lesquels reposent des tables de couvertures (qui servent de linteau). Cependant, ces pierres de grande taille sont parfois remplacées par une maçonnerie de pierres sèches. Durant les mille ans où ceux-ci furent construits (environ de 4500 à 3500 avant J.-C.) leur architecture a progressivement évolué (avec des particularités régionales). Généralement on remarque une tendance à l’agrandissement de l’espace sépulcral que ce soit par l’allongement des chambres ou par leur multiplication. C’est ainsi qu’aux premiers dolmens à couloir (cairn du Petit Mont à Arzon, dolmen de Pen Hap sur l,Île-aux-Moines…) succédèrent les dolmens coudés (dolmen des Pierres plates à Locmariaquer, tumulus du Rocher au Bono, …), à plan transepté (dolmen du Rohello à Baden, dolmen de Grah niol à Arzon), à chambre évasée (dolmen de Pen Nioul à l’Île aux Moines, dolmen de la pointe de Liouse sur l'ïle d'Arz)…

Le dolmen de Brillac
Le dolmen de Brillac
Sarzeau

Les Allées Couvertes

Au néolithique final, font leur apparition les allées couvertes. Ces tombes se différencient des dolmens par l’absence de distinction entre le couloir et le lieu d’inhumation : la chambre se situe donc dans le prolongement du couloir et le plafond est toujours à la même hauteur. Il existe des variantes de l’allée couverte classique, telles que les sépultures à entrée latérale (dotées, comme le nom l’indique, d’une entrée sur le côté) ou encore les allées couvertes arc-boutées où les orthostates des deux côtés se rejoignent. De manière générale, elles étaient recouvertes de terre gazonnée ; celle-ci a toutefois le plus souvent disparu. Le tertre d’une allée couverte peut être délimité par des pierres dressées qui forment alors un péristalithe.

L'allée couverte de Bilgroix
L'allée couverte de Bilgroix
Arzon

Le tumulus

Ce sont des levées de terre couvrant parfois des tombes en coffre. Le tumulus peut avoir des proportions gigantesques notamment avec les tumulus carnacéens comme la « Butte de César » à Arzon ou le Tumulus Saint-Michel à Carnac (125m de long, 60m de large et 10m de haut), véritables collines artificielles.


Les monuments cultuels

Le menhir

Il s’agit d’une « Pierre dressée » (de quelques dizaines de centimètres à plus d’une dizaine de mètres) – parfois isolée, mais souvent en groupe. L’exemple le plus monumental est le « Grand Menhir Brisé » de Locmariaquer, qui devait s’élever à une vingtaine de mètres de haut (et peser environ 300 tonnes) avant d’être brisé en quatre morceaux.

Le menhir de la pierre jaune
Le menhir de la pierre jaune

L’alignement

Lorsque ces Pierres dressées ont été placées dans le prolongement les unes des autres, parfois sur plusieurs centaines de mètres, on parle d’alignements (les plus connus se situent à Carnac, mais il en est d’autres, par exemple à Monteneuf en Morbihan, ou, sur la presqu’île de Rhuys, ceux de Kerbigeot en Sarzeau ou à Tumiac en Arzon).

L’enceinte mégalithique ou « cromlech »

Les menhirs peuvent également être organisés en figures géométriques, formant alors ce que l’on nomme une enceinte mégalithique ou « cromlech » ; on peut en observer un certain nombre dans la région de Carnac et du Golfe du Morbihan. Certaines sont en forme de fer à cheval (comme sur l’îlot de Er Lannic dans le Golfe du Morbihan) tandis que d’autres ont une forme rectangulaire (Kerlescan à Carnac) ou même ovoïde (enceinte du Ménec, Pen Ar Lan à Ouessant). Ces enceintes peuvent être isolées (Er Lannic) ou liées à des alignements de menhirs comme à Carnac ou à Saint-Pierre-Quiberon.

Quelques remarques sur les mégalithes du Golfe

Les mégalithes du Golfe forment l’un des plus importants ensembles mégalithiques de Bretagne à la suite des monuments de Carnac. Dolmens et menhirs structurent le paysage de la région depuis plus de 6 000 ans, et comptent parmi les plus anciennes architectures monumentales d’Europe !
L’une des grandes particularités de la région est la profusion de gravures sur les monuments ; le meilleur exemple est le dolmen du cairn de Gavrinis, qui est considéré comme l’un des plus beaux du monde.
Les dimension des dolmens sont assez variables. Si certains dolmens ne font guère plus de quelques mètres de long comme celui de Brillac à Sarzeau, d'autres atteignent des dimensions démesurées. L'exemple le plus marquant est le dolmen de Gavrinis qui fait 15m de long et est recouvert d'un tumulus de 8m de hauteur et de plus de 50m de diamètre! Cependant d'autres grands dolmens existent tel celui sous le tumulus du Rocher au Bono qui fait près de 19m de long ou encore ceux de Locmariaquer (les monuments des Pierres Plates, du Mané Lud ou du Mané Rutual). En plus d’une grande variété de dolmens à couloir, on rencontre quelques allées couvertes (au Net et à Bilgroix notamment) alors qu’elles sont plus rares dans la région de Carnac.
Plusieurs tumulus subsistent dans le Golfe. Leur taille est très variable : si le tumulus de Tumiac fait 10m de haut, d’autres ont moins d’un mètre d’élévation (p.ex. celui du Bas-Patis à Sarzeau). Tous n’ont pas eu le même rôle. Certains servaient assurément de tombes mais d’autres étaient uniquement construits dans un but cultuel comme l’a démontré la fouille menée par Charles-Tanguy Le Roux pour le tertre monumental de Bilgroix. La taille des menhirs et leur forme sont aussi très variables. Celles-ci dépendent surtout de la roche utilisée. Le quartz donne par exemple des blocs bien plus irréguliers que le granite. Les plus grands menhirs du Golfe (sans compter les menhirs de Locmariaquer) sont couchés sur l’estran de l’îlot d’Er Lannic : l’un fait 8m de long et l’autre 7m. Le plus haut menhir dressé est celui de Kermaillard (environ 5m). Contrairement à Carnac, on ne trouve pas de longues files de stèles : seuls subsistent quelques modestes alignements sur une seule file (comme à Kerbigeot en Sarzeau). Cependant, la région du Golfe est la seule de Bretagne – avec la commune de Carnac – à posséder plusieurs enceintes mégalithiques sur un territoire pourtant relativement restreint (p.ex. sur l’îlot d’Er Lannic ou encore sur l’Île aux Moines [Kergonan]).
Les hommes du néolithique étaient d’actifs opportunistes, comme en témoignent les nombreuses stèles en réemploi dans les dolmens du Petit Mont, de Gavrinis, de Pen Hap, du Men Heol et dans la majorité des dolmens de Locmariaquer.

L’étude des mégalithes, leur protection et leur mise en valeur

Les mégalithes commencent à faire parler d'eux au XIXe siècle grâce à des érudits et à des sociétés savantes (telle la Société polymathique du Morbihan). De nombreuses fouilles et restaurations sont alors entreprises, amenant à la découverte et à la reconnaissance de ce patrimoine longtemps méconnu. Après la seconde guerre mondiale, de grandes fouilles sont menées à Bilgroix, au Petit Mont, à Er Grah… Celles-ci ont permis de remettre en état des monuments importants et de faire de nouvelles découvertes sur le mégalithisme. De nos jours, de nombreux chercheurs continuent de mener des études approfondies sur les mégalithes : ils tentent notamment de mieux comprendre les desseins des constructeurs de chaque site et de redécouvrir la signification des gravures. Les mégalithes du sud du Morbihan incluant les sites du golfe du Morbihan sont le sujet d'une candidature au patrimoine mondial de l'Unesco, portée depuis une dizaine d'année par l'association Paysages de mégalithes.

Le dolmen de Gavrinis
Le dolmen de Gavrinis
Larmor-Baden

Fonctionnement du site

Le site megalithes-du-golfe a pour but de présenter à terme l’ensemble des mégalithes du Golfe du Morbihan et de ses abords. Les mégalithes déjà traités sur le site sont classés par communes. :

image
Saint-Gildas
image
Sarzeau
image
Le Bono
image
Arradon
image
Est du
Golfe
image
Arzon
image
Ile d'Arz
image
Île-aux-Moines
image
Larmor Baden